INDUSTRIES

(Podcast) Le futur de la data : l’ère de la démocratisation

Comme l’année dernière, nous avons demandé à dix grands acteurs des données comment sera le futur de la data. Cette année, les personnalités interviewées dans la saison 2 du podcast Étant Données, comme Yves Caseau, Mathias Oehler ou encore Laure Lucchesi, ont parlé d’une data plus démocratique. La démocratisation de l’accès et de l’utilisation de la data s’est accélérée grâce à trois facteurs : de nouvelles régulations, des avancées technologiques et une meilleure compréhension des données par le grand public. Cette ouverture bénéficie non seulement à l’ensemble de l’entreprise, mais aussi aux gouvernements et aux citoyens.

Démocratisation de la data : la donnée ouverte

En matière d’ouverture, la France est aujourd’hui en tête des classements européens. Le rôle d’ETALAB est en cela primordial. Ce département de l’administration publique française vise à améliorer le service public et l'action publique grâce aux données.  Elle assure un meilleur accès aux données publiques et leur meilleure réutilisation, comme on l’a vu avec des applications comme le Covid Tracker pendant la crise sanitaire. Le Data Governance Act, dans la continuité de la stratégie européenne pour les données, va permettre de tirer encore davantage profit de la data, notamment d’un point de vue économique, tout en assurant une forme de gouvernance. Ce règlement encadre notamment les nouveaux services de partage de données et facilite l’altruisme des données (c’est-à-dire offrir ses données pour le bien commun). Et le projet de Data Act, en cours de négociation, offrira des opportunités supplémentaires en matière de partage de données, entre entreprises et entre les entreprises et le secteur public.

Qui dit ouverture, dit aussi protection, notamment grâce à la réglementation. On pense évidemment au RGPD. Depuis la création de la CNIL en 1978, des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine de la protection des données personnelles. Matthias Oehler, Chief Data Officer à la Française des Jeux, le confirme : « Je pense que nous allons connaître une véritable révolution en matière de data, notamment en ce qui concerne la propriété des données. ». Toutefois, Laure Lucchesi, Directrice d’ETALAB, établit un lien entre régulation des données et régulation de l’IA : « il est essentiel que les usagers soient en mesure de comprendre les algorithmes utilisés pour prendre des décisions les concernant. »

Démocratisation de la data : l’accélération des technologies

Mais c’est surtout l’accélération phénoménale des technologies autour de la data qui a permis de véritablement tirer parti de la manne des données, même sans être un expert. Si l’IA sonnait encore, il y a peu, comme de la science-fiction, qui n’a pas entendu parler de ChatGPT à l’heure où j’écris ces mots ? Sébastien Rozanes, Global Chief Data & Analytics Officer, Carrefour, poursuit : « L’intelligence artificielle et le machine learning devraient être plus accessibles pour tous, et surtout par tous. ». Tout le monde s’empare de ces nouvelles IA génératives, qui reposent sur de vastes quantités de données. L’IA ouvre un grand nombre de débats éthiques. En permettant l’automatisation de nombreuses tâches dans certaines professions, l’IA va certainement remplacer beaucoup d’emplois. L’IA peut également reproduire des discriminations et donner lieu à des utilisations controversées comme le “social scoring” ou la surveillance par reconnaissance faciale. Mais l’IA offre aussi des gains de productivité et d'efficacité, par exemple dans la détection des attaques cyber

 

Pour répondre à ces vastes questions, l’Union européenne développe actuellement une loi sur l’IA, pour réglementer ses usages à plus haut risque. Le texte entrera en vigueur dans 2 ou 3 ans.. Par ailleurs, la CNIL italienne a d’ores et déjà pris la décision de bloquer ChatGPT à titre temporaire en raison d'une violation présumée du RGPD. Ces technologies instaurent une certaine instabilité, et il s’agit pour moi d’encadrer certaines utilisations plutôt que de condamner la technologie en tant que telle. Une chose est sûre, le meilleur usage de ces technologies, et in fine des données, est d’alimenter notre résilience numérique, indispensable non pas pour survivre, mais pour prospérer.



Mais ce n’est que mon avis. Je vous invite à découvrir celui des dix experts interrogés dans l’épisode hors-série de notre podcast Étant Données, sur le futur de la data, en format podcast et livre illustré.

 

Laurent Martini
Posted by

Laurent Martini

J'ai travaillé presque toute ma carrière dans l'IT et en particulier pour des technologies américaines. J'ai débuté chez BMC, puis  j'ai suivi un long parcours chez Veritas / Symantec où j'ai eu l'opportunité d'assumer des rôles de direction : Sales Manager, suivi par Sales Director, me permettant d'acquérir des connaissances et de l'expérience, pour après évoluer en tant que Country Manager pour Symantec en gérant une entreprise de 100 M $. J'ai ensuite eu l'opportunité de rejoindre Pure Storage en tant que Directeur Général pour la France lors d'une phase d'hyper croissance où l'activité française est passée de 5 à 54 M $ en 4 ans. Ces années-là m'ont beaucoup appris sur les stratégies à appliquer dans un environnement en croissance rapide.