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Préparons-nous à une nouvelle ère : l’ère des données

Depuis le début de la crise de la Covid-19, nous avons été témoins de changements technologiques profonds, et avons pris conscience du rôle des données dans l’analyse et le traitement du virus ainsi que dans la reprise économique. Cette transformation numérique et le rôle central des données sont amenés à s’accentuer. Des technologies émergentes, telles que l’Internet des Objets (IoT), la Réalité Augmentée/Réalité Virtuelle, et la Blockchain vont être sources de données, alors que d’autres technologies comme la 5G, l’Edge Computing ou l’Intelligence Artificielle créeront un environnement susceptible de générer de plus en plus de données.  

Les organisations ne sont pas prêtes pour l’ère des données

La promesse de ces technologies et les changements sociétaux en cours nous mènent à une nouvelle « ère des données ». Cependant, un constat est clair : les organisations publiques et privées ne sont pas prêtes pour ce nouvel âge. Selon nos recherches, seules 14% des organisations dans le monde se considèrent préparées. 

 

L’ère des données en France

En France, les responsables IT rapportent une faible utilisation de ces technologies à l’heure actuelle, même s’ils restent optimistes quant à leur utilisation dans les prochaines années. Le déploiement de ces technologies est porteur de croissance et pourrait soutenir la reprise économique que la France souhaite amorcer, comme l’a reconnu le plan de relance présenté au début du mois.

 

Des politiques sont déjà en place en France pour encourager l’adoption de l’IA, de la 5G et des autres technologies de rupture qui accélèreront la production de données. Dans notre rapport, les responsables IT et métier des entreprises interrogées en France estiment que d’ici à 2025 leurs organisations produiront 4,1 fois plus de données qu’elles n’en produisent actuellement. Cette croissance risque d'entraîner de réelles difficultés, puisque les entreprises peinent déjà à faire face au volume actuel de données dont elles disposent. 

 

Gérer un volume « ingérable » de données

Dans le monde, 51% seulement des organisations considèrent que leur gestion des données est « très bonne », et 47% seulement croient en leur capacité à exploiter leurs données et en tirer un profit commercial. Le problème est donc le suivant : le monde économique n’est pas encore suffisamment armé pour gérer au mieux les volumes croissants de données dont il dispose, ni n’a les compétences pour en faire le meilleur usage. Parmi les organisations interrogées, beaucoup ne conçoivent pas l’urgence du problème, ni ne réalisent ce que cette nouvelle ère des données représente et les opportunités qu’elle peut offrir. Il est pourtant clair que la France doit s’atteler à devenir une économie de la donnée, c’est-à-dire une économie où les données sont systématiquement analysées et mises au profit du bien-être économique et social. 

 

Il n’y a pas une minute à perdre. Nous avons devant nous une fenêtre d’action et les organisations (à la fois privées et publiques) doivent s’équiper pour faire face à ces défis. Celles qui suivront la politique de l’autruche en subiront les conséquences, alors que les plus proactives prendront la tête du peloton dans cette nouvelle ère. 

 

Quelles devraient être les priorités du gouvernement français ? 

Source : https://www.gouvernement.fr/france-relance

Trois axes viennent à l’esprit. Premièrement, il faut une prise de conscience au plus haut niveau de la valeur des données pour la compétitivité et la productivité nationales. 59% des responsables IT interrogés en France disent qu’aucune conversation n’a lieu dans leur organisation pour gérer au mieux l’afflux de données. C’est un sérieux problème. Nous avons besoin de plus d’« évangélistes de la donnée » en France (pardon pour l’anglicisme !), c’est-à-dire des prêcheurs de bonne parole capables d’instiller une culture de la donnée dans tous les conseils d’administration.   

 

Deuxièmement, il y a encore un vrai travail à faire en termes de compétences numériques en France. Nos experts nationaux en Data et en IA sont encore en nombre insuffisant. Il n’est pas question de tous devenir Data Scientists, mais dans cet ère des données, il semble important que chacun au sein des entreprises et des organismes publics reçoive une formation de base de gestion et d’analyse des données. Depuis 30 ans, nous avons tous appris à maîtriser de nouvelles technologies. Dans cette nouvelle ère des données, ceux qui seront capables d’exploiter les données le plus rapidement seront sans doute plus efficaces et plus compétitifs. 

 

Enfin, les citoyens seront bénéficiaires de cette nouvelle période qui s’ouvre. L’analyse de données a par exemple déjà profité à la lutte contre la Covid-19. Néanmoins, l’avènement de cette nouvelle ère de la donnée et des technologies qui l’accompagneront doit se faire en toute confiance pour les citoyens. Les gouvernements devront les rassurer quant à l’utilisation faite de leurs données. Celle-ci ne devra pas justifier des décisions inappropriées, mais devra être conforme aux règles éthiques et proportionnelle aux bénéfices reçus par les citoyens. Dans ce domaine, nous avons récemment pris part à un projet du Forum Economique Mondial pour aider les gouvernements à repenser les procédures d’attribution des marchés publics pour les technologies de l’IA et promouvoir l’innovation, l’efficacité et l’éthique.

 

L’ère des données présente des opportunités indéniables pour les citoyens et la compétitivité de nos entreprises. Pour saisir ces opportunités, nous devons comprendre la richesse qui réside dans nos données, renforcer nos compétences et nous assurer que la gestion des données se fera avec la confiance de tous, en respect de règles éthiques claires. Saisissons cette occasion de faire de la France un pays leader de cette nouvelle ère. 

 

Pour lire notre étude complète sur l’ère des données, qui a interrogé des décideurs IT et métier du monde entier (dont la France) cliquez-ici

Clara Lemaire
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Clara Lemaire

Je suis en charge des affaires publiques pour Splunk, basée à Bruxelles. Mon rôle est d’améliorer la visibilité de Splunk auprès des pouvoirs publics de l’UE, ainsi qu’en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Chez Splunk je suis amenée à m’intéresser à de nombreux sujets, tels que l’Intelligence Artificielle et plus largement l’utilisation des Big Data, mais aussi la politique de cybersécurité et les règles de libre circulation des données entre les Etats.

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